Aire urbaine de Rabat

Rabat, une histoire riche et multiséculaire et qui remonte très loin dans le temps.

De l’époque Phénicienne à la dynastie Alaouite, en passant par le faste Almohade, et l’épisode du protectorat, le Grand Rabat a su accumuler et préserver soigneusement les empreintes des différentes civilisations qu’il a envoutées et profiter de l’interaction des diverses cultures et établissements humains qui se sont y installés.

Et ce n’est pour rien que ce passé glorieux marqué par une production architecturale inestimable et la conception avec art d’une armature urbaine, et des efforts consentis au niveau de la préservation et la restauration des monuments et sites, ont été couronnés par l’inscription de la capitale au patrimoine universel de l’humanité.

Rabat, une capitale centenaire 1912-2012,

Le rehaussement de Rabat en tant que capitale du Royaume marque une nouvelle histoire pour l’agglomération. Les autorités françaises du protectorat lui confèrent un cachet occidental, en injectant des pratiques urbanistiques dites rationnelles, qui nonobstant leurs impacts sur l’organisation spatiale de l’armature traditionnelle, elles ont permis l’ouverture des médinas sur le monde l’extérieur.

Ainsi, une nouvelle ère de l’urbanisme « volontariste » s’ouvre, dont les grands traits sont la formation d’une conurbation allant de Kenitra à El Jadida, engendrant un espace vers lequel tout converge : pouvoir décisionnel, flux humains, activités économiques, finance, transport et voies de communication routière et ferroviaire.

Au sein de ce corridor urbain, deux agglomérations urbaines se partagent les leviers de commande : Rabat s’accapare le pouvoir politique et administratif, et Casablanca concentre la décision économique et financière.

Cette période restera marquée par la promulgation par le sultan Moulay Youssef du dahir du 16 avril 1914 prescrivant l’établissement des plans généraux d’alignement, d’aménagement et d’extension qui sera généralisé à plusieurs villes marocaines (Casablanca, Rabat, Fès, Meknès, Oujda, etc.). Un arsenal juridique qui inspirera la législation française de 1919.

L’urbanisme « volontariste » du protectorat,

Il importe de souligner que cette période, dont le maitre d’œuvre est PROST, a été caractérisée par un traitement architectural et urbanistique différentié au point de parler de marquage territorial, entre la ville européenne avec de grandes artères et des espaces généreux, et le confinement de la population locale dans la médina au prétexte de préservation du patrimoine.

S’inspirant de la charte d’Athènes, le modèle progressiste véhiculé par Echochard au début des années 1950, constitue une rupture et s’est traduit par une sectorisation affirmée de l’espace urbain, notamment avec la réalisation d’importants programmes d’habitat de masse sur le plateau de l’aviation, à l’Agdal, Mabella, Takaddoum, Kbibat,etc.

Parallèlement à ces développements urbains planifiés, des quartiers informels ou précaires vont se former dans diverses parties de la capitale : Douars Doum, El Kora, El Garaa.

L’urbanisme « nationaliste » du début de l’indépendance

Au milieu du siècle dernier, les sultans et rois Alaouites, libérant le Royaume de la puissance occupante, adoptèrent définitivement Rabat comme capitale du Maroc indépendant. Et une nouvelle histoire de construction est amorcée dont les grands traits sont la priorité au monde rural et la construction d’infrastructures publiques visant le rétablissement des équilibres socio-spatiaux. La promulgation du dahir du 25 juin 1960 relatif au développement des agglomérations rurales est venue compléter les outils d’urbanisme. 

Afin d’atténuer le clivage hérité du protectorat, une attention particulière a été accordée à nos villes et campagnes, consacrée par la nouvelle politique urbaine engagée par Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V.  

L’urbanisme « réparateur » des années 1960

Durant cette période, le Souverain défunt Sa Majesté le Roi Hassan II, engagea une politique de résorption de l’habitat insalubre à travers le lancement de grands chantiers sur les réserves foncières de l’Etat retenus par le plan Echochard.

Toutefois, l’éclatement des villes et la prolifération des petits centres urbains, et la pression urbaine, résultat de l’implantation des premiers quartiers d’industrialisation,  amènera l’Etat à introduire la notion de la planification urbaine dans les politiques publiques.

L’urbanisme « prospectif » des années 1970

Bénéficiant d’un contexte favorable, matérialisé par le retour de l’expertise nationale formée à l’étranger, le concours d’experts internationaux à la réflexion et à l’élaboration des documents d’urbanisme dans le cadre de la coopération, la pratique des documents d’urbanisme sera remis à l’ordre du jour.

Ainsi, les options stratégiques retenues dans le cadre du SDAU de 1971 de l’agglomération de Rabat-Salé-Temara renseignent sur le développement urbain linéaire et discontinu le long de la côte avec, toutefois, une pénétrante résidentielle aérée le long de la route de Zaër. Un parti d’aménagement justifié par l’existence de grandes infrastructures de communication (routes, autoroute, voies ferrées).

Cependant, convient-il de souligner que faute d’une assise juridique dédiée aux documents de planification urbaine, le SDAU de Rabat-Salé-Temara de 1971 n’ayant jamais été approuvé.

L’urbanisme « régalien » des années 1980-90

Face aux tensions sociales provoquées par les choix économiques dictés par le Plan d’Ajustement structurel, l’Etat a opté pour la prise en charge de l’urbanisme afin de repenser la planification urbaine en confiant le secteur au Ministère de l’Intérieur.

Durant la première décennie, ont été engagées les études des SDAU des villes de Casablanca(1984), Rabat(1987) en même temps que ceux des villes de Marrakech, Fès, et Agadir pour faire face au déficit du système de planification notamment en termes : démultiplication des quartiers insalubres, sous équipements des tissus spontanés, dégradation des tissus anciens, et défaillance du système des transports urbains, etc.

Les composantes spatiales et naturelles du Grand Rabat dénotent d’un paysage urbain d’une grande variété : tissus anciens, sites patrimoniaux d’une grande valeur architecturale, des secteurs à haute valeur urbanistique, une façade maritime d’une dizaine de Km, une ceinture verte à fort potentiel environnemental, mais aussi, des quartiers composites ou s’entremêlent des quartiers non réglementaires et des quartiers structurés. 

L’urbanisme opérationnel de la décennie 2000

Avec l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc est devenu un chantier à ciel ouvert. Ports, autoroutes, aéroports, infrastructures ferroviaires, grands projets urbains, mise à niveau des villes, etc. sont les bases de la territorialisation des politiques et stratégies sectorielles nationales (Plan azur, Logistique, Maroc-numeric, Maroc vert, etc.)

Aussi, convient-il de préciser que des Plans d’Aménagements Unifiés à l’échelle de Rabat-Salé-Temara ont été élaborées dans une perspective prônant une vision globale et intégrée du territoire de l’agglomération afin d’éviter des coûts-partis en termes d’urbanisation et de choix stratégiques.

Pour cela quatre modes opératoires président à l’action de l’AURS : une interprétation positive des dispositions urbanistiques, une stratégie réaliste pour une politique urbaine efficiente, une vision de développement urbain durable et citoyenne, et une démarche de proximité.

L’urbanisme de projet des années 2010

Inscrite dans une métamorphose urbaine, jamais connue dans son histoire contemporaine, l’aire métropolitaine de Rabat-Salé est ouverte depuis cette deuxième décennie du XXI siècle sur un gigantesque chantier qui ne manquera pas de réduire les disparités territoriales entre ses différentes composantes urbaines, et de garantir l’accessibilité aux équipements et infrastructures, et par conséquent, d’assurer une meilleure qualité de vie aux habitants.

Proclamée ville verte en avril 2010 à l’occasion de la journée de la terre, Rabat est aussi inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO en 2012 en tant que « Valeur Universelle Exceptionnelle.

Forte de son bilan qui est la résultante de la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, Rabat a réalisé des avancées notables en matière d’infrastructures, d’équipements sociaux de base et de mobilité Urbaine avec la mise en service de de deux lignes de tramway en 2011.

Dans la même perspective, l’aire métropolitaine de Rabat est engagé, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, dans un mégaprojet ‘’Rabat, ville lumière’’ à composantes multidimensionnelles (culture, patrimoine, environnement, équipements structurants, mobilité urbaine, réhabilitation des jardins et parcs urbains, etc.), dont les retombées ne manqueront pas d’impacter l’attractivité territoriale et l’amélioration des milieux de vie.

aurs logo

S'inscrire

Veuillez-vous authentifier ou créer un compte pour bénéfice de toute les fonctionnalités du site web de l’AURS

S'inscrire